Klaire fait Grr

Je vous promets rien du tout. Sauf éventuellement de mettre minimum un slip quand j’écrirai cette newsletter. De toute façon, au point où on en est.

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Par Klaire fait Grr
20 févr. · 6 mn à lire
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Le lundi n’existe pas.

Des mugs à message (et des tubes de mayo)

 

Bonjour chez vous et avant toute chose : C’EST LE GRAND JOUR, les précommandes de mon livre viennent d’ouvrir, c’est par ici, et sans vouloir vous commander grouillez-vous car les réducs sont réservées aux premières personnes, et les prem’s à qui je donne le lien, bah, c’est vous !

Oh la la mais ne serait-ce pas aujourd'hui ?Oh la la mais ne serait-ce pas aujourd'hui ? 

À part ça, bonjour, donc.

Et je prends sur moi, vous savez.

 Bah parce qu’on est lundi, que je vais pas tarder à vous demander Comment ça va ? et que par conséquent il y a de fortes chances que vous me répondiez vous savez quoi.

Nan mais vous savez, ne m’obligez pas à le dire, ça se fait pas.

Bon, d’accord.

« Comme un lundi », vous allez me répondre, VOILA, je l’ai DIT.

Comme un lundi en posant sur votre bureau un mug de café déjà tiédi des larmes qui ne coulent pas, ou seulement à l’intérieur de vous, parce qu’aller au bureau ne vous fait pas vraiment chialer, vous fait juste un peu des plis au cœur, comme ce petit pli qu’on découvre, ah tiens, quand je souris après ma peau garde la marque, c’est nouveau ça. 

Votre cœur n’a pas vraiment d’autre choix que de garder la marque du bureau en soupirant comment ça va comme un lundi.

Comme un lundi se crachouille du bout des lèvres après avoir marché, après avoir chanté, après avoir poinglevé pour qu’on nous rajoute pas des lundis à la pelle, pour que des types aux lundis chevillés au corps ne décident pas d’un coup de cravate de la hausse du nombre de nos lundis chevillés à rien du tout. 

Comme un lundi a les traits plus fatigués qu’énervés, la rage pure est soluble dans le RER retardé et le prix du sandwich triangle pour ce midi. (Pardon ? 30% d’augmentation ? Vous faites votre pain avec de l’essence ?)

Comme un lundi éprouve peut-être une sorte de satisfaction masochiste à l’obligation de vendre sa force de temps de cerveau disponible, après avoir passé le week-end à ne pas passer le genre de week-end qu’on nous dit de passer, un week-end sans barbecue, sans balade en forêt, sans batchcooking ni même d’avis sur le dernier Astérix.

Comme un lundi, pourtant, peut-être, est en passe de se faire démolir le portrait, c’est mon espoir secret.

Vous voyez comme Comme un lundi est depuis douze ans l’heureux propriétaire d’une tasse « I hate mondays » avec peut-être un chat grumpy dessus ou peut-être pas. Une tasse pas chère de bazar, mais les tasses pas chères de bazar sont increvables, surtout quand elles ne se font pas passer au lave-vaisselle, et là elle ne se fait pas passer au lave-vaisselle, elle est simplement lavée à l’eau froide du bureau où il n’y a pas plus de liquide vaisselle depuis novembre et de toute façon cette éponge hein bon oula ne me lancez pas sur l’hygiène douteuse des tasses de bureau ou on a pas fini d’être lundi.  

La tasse est un cadeau du bureau tiré au sort et c’est un super cadeau à tirer au sort, parce tout le monde déteste la police ou les lundis, ou les deux.

Douze ans à vue de pif que partout, dans nos bureaux et photos de profils facebook, la tasse et le slogan racontent précisément ce que comme un lundi verbalise, mais je vous disais qu’il y avait peut-être quelque part un peu d’espoir, le voici.

Non, ça c'est pas de l'espoir, c'est un mug. Mais ça arrive.Non, ça c'est pas de l'espoir, c'est un mug. Mais ça arrive.

Voyez la façon dont il est devenu parfaitement normal de détester les lundis et de l’écrire sur les tasses à café, comme si le problème c’était qu’on avait du mal à se réveiller, qu’on était, finalement, un petit peu fainéants, un petit peu mous du genoux, flagada du pyjama. C’était notre faute surtout, celle des lundis, aussi, mais les lundis n’étaient que le reflet de notre piètre organisation de mollassons du caleçon long.

Mais depuis quelques temps, aha ! Revanche politique.

Depuis quelques temps, « ce n’est pas le lundi que vous détestez, c’est le capitalisme », a commencé à fleurir. Oh, doucement, on n’en est pas à en vendre –douce ironie -  des tasses à tirer au sort au bureau, mais tout de même.

Tout de même, comme un premier jour de printemps, un têtard au bord de l’eau, ou la première bulle d’une casserole de nouilles à bouillir : l’espoir frémit.

(Là ça se voit pas à cause du couvercle mais ça frémit, promis.)(Là ça se voit pas à cause du couvercle mais ça frémit, promis.)

L’espoir d’entendre enfin cette petite chose fondamentale : le lundi n’existe pas.

Le lundi n’existe pas vraiment, il semble gravé dans le marbre, et pourtant. On pourrait supprimer les lundis, et puis une partie des jeudis, et puis d’autres morceaux de jours aussi. On pourrait garder des enfants, cuisiner les légumes bizarres de l’amap, se regarder pousser les rides et donner à manger aux lapins. Travailler moins, consommer moins, exploiter moins, et puis c’est sympa les lapins.

Le lundi n’existe pas n’a pas de petit drapeau d’ici ou d’ailleurs, le lundi n’existe pas n’est même pas une utopie.

Le lundi n’existe pas signifie que cette organisation-là n’est pas la seule possible ni valable, qu’on pourrait décider d’une autre, imaginez une seconde, allez, je reste raisonnable, trois jours de bureau par semaine, trois jours, est ce qu’on détesterait autant les lundis ? Est-ce qu’on ne fabriquerait pas du liquide vaisselle tranquillement le jeudi ?

Je lis comme vous, tout le temps, partout, que c’est pas qu’on va dans mur, c’est qu’on a déjà de la brique plein les dents et de la poussière de béton jusqu’à la raie du caleçon.

Qu’il n’y a qu’une chose à faire, c’est freiner des quatre fers, c’est enterrer pour de bon l’idée que travailler plus pour gagner plus est une super idée d’enfer.

D’enfer c’est sûr, ça l’est, mais dans sa version pavée de flammes tiens je me demande s’ils font ça chez Leroy Merliche, des pavés brûlants, marrant, enfin sauf si ça consomme des kilowatts d’énergies fossiles pour monter en température, dans ce cas-là paie ton cercle infernal, d’un autre coté logique, c’est la ligne éditoriale.

C’est cocasse, je suis polie, je dis cocasse, mais je veux dire furieusement con.

C’est cocasse tout de même, qu’au moment où jamais nos consciences n’avaient été plus trouées de la couche d’ozone, nos bords de mer jamais plus bourrés de plastiques, les cravates s’affairent à nous rajouter des lundis. Des lundis à fabriquer des plastiques au lieu de nourrir les lapins. Des lundis en plus, en rab, en supplément mayonnaise, alors qu’on vous dit que le tube est vide. Que le tube va mal, va comme un lundi donc mal, que ce n’est pas normal, le tube est au bout du rouleau et le rouleau hurle d’arrêter, mais le supplément mayo, mais les finances, mais la grandeur de la France, mais la croissance.

Droit dans le mur, je vous dis. Droit dans le mur au nom de la valeur travail, le petit nom mignon de l’exploitation soluble dans les mugs avec des chats fatigués.

 Nous. (Allégorie.)Nous. (Allégorie.)

Bon.

Voilà, maintenant qu’on a supprimé le lundi, tout va mieux, n’est-ce pas ?

Prenons plutôt le mug avec des petites fleurs.

Aimons cette ride, taillons-nous les crayons de couleur.

Quelle efficacité, cette newsletter.

Et maintenant parlons de moi (tfaçon vous avez pas le choix)

Ce lundi est un lundi un peu spécial pour votre servitrice.

Cessons de tourner autour du pot : j’ai écrit un livre, et vous pouvez le précommander à partir de… aujourd’hui ! Vous êtes les premières personnes du monde entier de la terre à qui je donne ce lien, qui n’est même pas encore sur les réseaux, voyez comme JE COMPTE SUR VOUS.

Parce que ce livre ne verra le jour que si vous êtes suffisamment nombreux-ses à le vouloir !

Voici sa présentation :

Ça s’appelle La fin des coquillettes.  

C’est un livre indomptable. 

« Indéfinissable », diraient les rabat-joie, mais vous n’êtes pas rabat-joie, et « indomptable », c’est plus chouette : on pense direct à un lionceau plaquant sa démission du zoo et partant vivre sa vie avec son petit sac en bandoulière.

La fin des coquillettes, c’est un récit d’aventures, à condition que vous considériez vous aussi que se rendre en bus 64 à la bibliothèque Marguerite Duras et revenir car c’est pas ouvert le lundi est une aventure.

Que découvrir le lien entre les coquillettes, Jacques Chirac et la chiure d’hirondelle est une aventure. 

Que voyager d’un bol de coquillettes ratées jusqu’aux mœurs baleinières du XIXe siècle grâce à un PDF téléchargé pas du tout illégalement est une aventure. 

Moi, je trouve que oui.

Ça se passe par ici pour le précommander : sachez que l’offre early bird (avec une réduction) est réservée aux premières personnes qui l’achèteront, parce que bah, c’est le principe, donc PROFITEZ-EN, c’est vous les prems !

En vrai je suis morte de trouille et je compte sur vous hein.

Nan mais vraiment.

Je vous ai supprimé le lundi.

C’était chic de ma part.

A vous, maintenant.

Merci mes petits lapins.

À part ça, comment ça va ?

 

Klaire

 

PS : Ah ouais et je vous ai même pas dit que le 3e épisode de mon podcast « Tu Dors ? » sur Panier Piano est sorti, et aussi qu’on a rajouté une date de spectacle le 17 mars parce que c’était tout complet !

Heureusement, le podcast sort le mercredi et le 17 mars est un vendredi. Ouf.